Des parcours de chercheurs

Cette page contient des témoignages de normaliens et d’élèves normaliens, ayant donc été admis aux concours très exigeants des ENS, exerçant leurs métiers dans le secteur très vaste de la recherche et des autres activités accessibles à des normaliens. Des ancien(ne)s étudiant(e)s de classe préparatoire BCPST ou TB vous racontent leurs parcours, leurs souvenirs de classe préparatoire et les enjeux de leur métier.

Cette page sera enrichie périodiquement. Revenez pour lire de nouveaux parcours 🙂

V. B., vient d’être diplômé de l’ENS Paris-Saclay et travaille en recherche

ENS métiers recherche neurologie
Travail de recherche sur les éléments mobiles dans le cerveau

Mon objectif à long terme était d’exercer mon métier dans la recherche. En arrivant en classes prépa, j’ai donc eu pour objectif principal d’accéder à une ENS. L’ENS Paris-Saclay forme principalement à la recherche, par la recherche en favorisant les stages et cours exigeants. Elle est très intégrée dans l’Université Paris-Saclay. Cela permet un choix de cours exceptionnellement diversifié et à la pointe dans tous les domaines de la biologie. L’ENS “oblige” à la prise de temps : le cursus est de minimum 4 ans. J’en ai fait 5 en me spécialisant en génétique et en microbiologie, puis en me réorientant en neurosciences et développement.
J’ai commencé par travailler sur les éléments mobiles de l’ADN chez les bactéries (+ stage Institut Pasteur). Je continue maintenant sur les éléments mobiles dans les cerveaux des vertébrés (+ stages Queensland Brain Institute, Australie, Université d’Amsterdam, Pays-Bas). Je commencerai ma thèse en Australie en partenariat avec Amsterdam.

L’intérêt selon vous d’être passé par une classe préparatoire :

La prépa m’a permis de connaître ma façon de travailler, notamment quels étaient mes points forts et faiblesses et donc de connaître les différentes phases d’apprentissage qui me sont nécessaires.

Que souhaiteriez-vous passer comme message clé aux étudiants de prépa et qui pourrait leur être bénéfique ?

Si vous visez un concours particulier (type ENS) il faut le préparer spécifiquement. Apprenez à travailler avec le programme officiel (disponible sur prépa.org).
Pensez à cuber (= faire une 5/2) si vous n’êtes pas satisfait de vos résultats et que votre marge de progression est importante.
Enfin, et c’est le point essentiel de la “réussite”, l’entraide. Aidez les autres et faites-vous aider !

A. S., vient d’intégrer l’ENS Lyon

Je suis actuellement en L3 (= première année) à lENS de Lyon, que j’ai pu intégrer après une BCPST.
La majorité de mes cours se font en amphithéâtre avec 40–50 personnes.
Ces cours par enseignants-chercheurs nous enseignent les bases de la biologie (moléculaire, cellulaire, du développement, des écosystèmes etc.).

J’ai aussi plusieurs semaines de TP pendant l’année pour acquérir des méthodes indispensables à connaître en laboratoire.
Mon parcours de 4 ans à l’ENS de Lyon comprend aussi de très nombreux stages en laboratoire.
J’ai choisi cette école pour tous les stages et TP qu’on y fait. Ils permettent de mieux comprendre et apprendre le métier de chercheur. Je souhaite par la suite faire de la recherche en biologie.

L’intérêt selon vous d’être passé par une classe préparatoire :

La prépa m’a apporté des connaissances dans un très grand nombre de matières.
J’ai donc l’impression d’avoir un socle de connaissances très solide et très vaste.

Cela est désormais utile lors de mes cours de biologie qui font très souvent appel à des connaissances de chimie, de maths et de physique.

Que souhaiteriez-vous passer comme message clé aux étudiants de prépa et qui pourrait leur être bénéfique ?

Le premier est de se donner les moyens de réussir afin d’intégrer l’école que vous souhaitez. Votre lycée ou prépa d’origine ne détermine pas nécessairement l’école que vous allez intégrer.

Le second serait d’intégrer l’école que vous souhaitez en fonction de votre plan de carrière et pas des attentes des autres profs, parents ou élèves.

A. T., étudiant en troisième année à l’ENS Paris-Saclay M2 recherche Biodiversité, Écologie, Évolution

ENS métiers recherche  culture d'Arabidopsis
Culture d’Arabidopsis thaliana, la plante modèle des biologiques moléculaires

J’ai depuis le lycée voulu me tourner vers les métiers de l’enseignement. La prépa BCPST étant la voie traditionnelle pour intégrer les ENS, j’ai donc choisi de suivre cette formation.

Effectivement, les ENS sont exclusivement axées vers les métiers de l’enseignement et de la recherche. Elles proposent un cadre de formation privilégié (nombreux stages de recherche en France et à l’étranger, cours supplémentaires et pluridisciplinaires, financement…).

Les ENS proposent une formation en 4 années au lieu de 3. Cela permet de faire une année de recherche à l’étranger, de préparer l’agrégation ou d’explorer un autre domaine.

Après avoir passé l’agrégation Sciences de la Vie, Sciences de la Terre et de l’Univers l’année dernière, je suis actuellement en Master 2 recherche Biodiversité, Écologie, Évolution. J’envisage de poursuivre ma formation par une thèse en écologie avant de prendre un poste d’enseignant.

L’intérêt selon vous d’être passé par une classe préparatoire :

Ces deux années de prépa m’ont permis d’avoir des bases très solides dans l’ensemble des matières scientifiques. De plus, j’ai pu garder un minimum de culture en langue et en lettres françaises.

J’ai également acquis une méthode de travail et une autonomie. C’est aujourd’hui très utile au sein de ma formation et dans mon organisation dans son ensemble.

Que souhaiteriez-vous passer comme message clé aux étudiants de prépa et qui pourrait leur être bénéfique ?

Les prépas BCPST sont, selon moi, des formations certes très exigeantes mais très riches permettant d’acquérir des connaissances sur de nombreux domaines. Cela permet de rester généraliste en sciences et de garder un vaste choix d’orientation pour la suite.

En revanche, il fait être préparé psychologiquement et être conscient de la charge de travail que représente cette formation.

M. A., étudiante en deuxième année à l’ENS Paris M1 Neurosciences et souhaite travailler en recherche

ENS métiers recherche  cortex furet Doppler
Cortex de furet obtenu en imagerie ultrason ultrafast Doppler

Je suis en Master 1 de biologie à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm (= ENS Paris). J’ai d’abord suivi une année de L3 généraliste qui aborde les thématiques variées de la biologie par des modules transversaux (signalisation cellulaire par exemple) ou spécifiques (neurosciences).
Je suis maintenant un cursus neuroscience.

Les cours de l’ENS sont organisés en modules au cours desquels les intervenants changent. Ce sont des chercheurs qui nous présentent les métiers de la recherche, la méthode scientifique, et leur domaine de travail, tout en complétant nos connaissances par des cours formels.

Le cursus est aussi construit autour de nombreux projets de recherche. Ils mettent en application nos connaissances nouvelles, notre esprit d’analyse et notre imagination.

J’ai choisi cette école car elle permet au plus tôt de s’insérer dans le monde de la recherche et d’y contribuer tout en étudiant. Elle laisse place à tous les cursus et tous les profils.

L’intérêt selon vous d’être passé par une classe préparatoire :

Le passage par la classe préparatoire BCPST offre une solide boîte à outils, qui permet d’appréhender les domaines avec un esprit scientifique ouvert et pluridisciplinaire. Les cours de physique, chimie et mathématiques sont un grand avantage pour comprendre la biologie.

Que souhaiteriez-vous passer comme message clé aux étudiants de prépa et qui pourrait leur être bénéfique ?

Amusez-vous, lisez des articles scientifiques et persévérez.
Peu importe le résultat final, vous apprendrez à vous dépasser et à vous connaître.

Ce sont les deux clés qui permettent de trouver sa place.

N. C., étudiant en deuxième année à l’ENS Lyon M1 Biosciences et Sciences de la Terre

ENS crâne de Dyrosauridé
Crâne de Dyrosauridé, famille de crocodiliens marins qui ont vécu durant le Crétacé supérieur et le Paléogène

Je suis actuellement en M1 FEADéP (mutualisation des M1 Biologie parcours Biosciences et M1 Sciences de la Terre et des planètes, environnement) SVT à l’ENS de Lyon après une 5/2 et une L3 de géologie à l’ENS.

L’avantage d’avoir fait BCPST en entrant à l’ENS est que cela ouvre la porte à un grand nombre de départements : biologie et géologie évidemment, mais aussi ceux de chimie et de physique. C’est aussi une filière qui permet d’aborder des problèmes scientifiques dans un spectre très large. Toutes les matières vues en prépa BCPST trouvent leur utilité.

Le gros point fort de cette école est qu’elle permet une formation à la recherche. Le large choix de cours permet de s’orienter dans une voie très précise si vous avez un projet solide. En effet, en plus des cours de votre département, vous pouvez suivre des cours dans d’autres départements (en ayant l’amont des responsables de cours et de votre chef de département).

L’intérêt selon vous d’être passé par une classe préparatoire :

L’avantage de passer par une classe préparatoire a été double pour moi : apprendre à travailler (ce qui n’était pas forcément gagné en terminale).
Et on a le plaisir, en particulier en prépa BCPST, de se rendre compte après les enseignements qu’on peut comprendre plein de choses du monde, On aborde beaucoup de problèmes scientifiques que ce soit en physique, en biologie ou même en mathématiques.

Que souhaiteriez-vous passer comme message clé aux étudiants de prépa et qui pourrait leur être bénéfique ?

Essayez malgré la charge importante de travail de prendre du plaisir dans ce que vous faites. Vous n’aurez peut-être jamais un aussi bon niveau général en science qu’à la sortie de la prépa !

T. T., étudiante en dernière année à ENS Paris-Saclay, parcours agrégation (SVSTU) + interface (en sociologie)

ENS métiers recherche immunohistochimie cellule de Purkinje
Immunohistochimie de cellule de Purkinje visualisée sur un microscope à fluorescence

J’ai suivi un cursus classique pour m’orienter vers l’enseignement au sein de l’ENS. Le gros plus de l’ENS Paris Saclay pour le passage de l’agrégation me parait être les cours très fondamentaux de biochimie, physiologie lors de la L3. Et, en plus, l’introduction à beaucoup de méthodes de recherches par des mini stages et les liens entre l’école et des laboratoires de recherche.
Grâce à ce cursus j’ai pu faire 2 stages de 2 mois. Le premier à l’Institut du Cerveau et de la Moelle Epinière (sur la remyelinisation). Le second à l’université d’Helsinki dans un laboratoire de cognition (liens entre apprentissages de la musique et des langues). Cela m’a permis de commencer à me spécialiser en neuro/cognition.

J’ai aussi eu la possibilité de faire une interface c’est-à-dire de rejoindre pendant 1 an un autre département de l’ENS pour suivre des cours (sociologie / histoire pour ma part).
J’ai choisi ce parcours parce que j’étais intéressé par la recherche et l’enseignement à la fin de la prépa. Mais j’avais envie de me laisser encore un peu de temps avant de me spécialiser spécifiquement dans un domaine.

L’intérêt selon vous d’être passé par une classe préparatoire :

La BCPST est ce qui m’a permis d’entrer dans ce cursus (même en ayant raté le concours d’entrée 2 fois j’y ai eu accès par dossier) mais aussi de passer le Second concours (à la fin de la L3) qui m’a permis de devenir fonctionnaire (et pour lequel j’ai dû beaucoup m’appuyer sur mes connaissances de prépa et de L3).
La BCPST ouvre donc des voies supplémentaires à l’ENS autres que la seule entrée sur concours.

En outre, la méthode de travail acquise pendant la prépa m’est toujours utile et m’a permis de travailler efficacement même dans d’autres domaines.

Que souhaiteriez-vous passer comme message clé aux étudiants de prépa et qui pourrait leur être bénéfique ?

Pour moi le plus important c’est de ne pas se censurer avant les concours. Mais il faut aussi de se renseigner sur la diversité des voies d’accès au domaine qui nous intéresse.

La prépa est presque toujours vu comme un atout dans les dossiers et, dans l’éventualité d’un échec au concours. Elle permet aussi de construire des dossiers pertinents ou encore d’entrer dans une école qui n’est peut-être pas notre premier choix mais qui possède une diversité de passerelles et de partenariats qui permettent finalement d’atteindre nos objectifs.